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Portrait sensible #5 Hélène Gadoury

Elle est pour moi " Celle qui révèle le beau " , aujourd'hui, j'ai le grand plaisir de vous partager le portrait sensible d'Hélène Gadoury.


Femme, nature, photographie, carnets de voyage, regards, beauté, transmission et partage...Je vous emmène à la découverte d'une femme qui a décidé de suivre ses rêves et de nous entrainer avec elle. Une âme sensible et inspirante. Belle lecture à vous et merci encore à Hélène pour ses mots :)

Son livre : Filles de la Terre

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Hello Hélène, Pour commencer, peux-tu nous parler un peu de toi pour que nous apprenions à mieux te connaître ?

Je suis Hélène, j’ai 30 ans, je vis actuellement dans les Cévennes. Après un parcours d’enseignante des sciences naturelles en collège, j’ai décidé de reprendre les manettes de ma vie, et de dédier ma vie à la création, notamment par mon activité principale de photographe. J’utilise l’image pour relier les femmes à la nature, à leur corps, pour leur montrer leur lumière, aller au delà de l’apparence. Je suis aussi facilitatrice de cercles de femmes et de cercles mixtes. Je suis très multi-tâche, curieuse de beaucoup de choses, j’ai une éducation et une formation scientifique et en même temps un appel profond au sacré et au spirituel.


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Au delà de ton magnifique travail de photographe, tu es également une grande carnettiste. Peux-tu nous parler de cette pratique ?

J’ai commencé un peu par hasard à trimballer un carnet avec moi lors de soirées, durant des balades, des voyages… J’ai sauté sur cette opportunité : cet espace de création à moi, où je me sentais totalement libre. J’ai fait beaucoup d’essais, avec des médiums différents, j’ai adoré inviter des personnes à dessiner avec moi… Ce 1er carnet a ouvert l’espace des possibles à un moment de ma vie où je me sentais assez peu créative.

C’est aussi pour moi, une pratique très complémentaire à la photographie : je peux ajouter de la matière, je ne suis pas obligée de passer sur ordinateur, je peux ramasser des feuilles, écrire rapidement ce qui me vient. Au moment où je me professionnalisais en tant que photographe, le carnet est venu m’apporter cet élan spontané.



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Tu animes régulièrement des ateliers dont une échappée sur le chemin de Stevenson. Peux-tu nous en parler ?

En 2019, je pars marcher seule sur le chemin de Stevenson. J’ai déjà fait plusieurs expériences en trek, en bivouac, mais c’est la première fois véritablement que je me retrouve seule dans cette expérience. Forcément, j’ai emporté un carnet avec moi, pour noter ce que je ressens chaque jour, pour peindre les paysages, coller des photos en polaroids… Pour ce voyage qui m’imposait un sac à dos léger, je ne pouvais pas prendre mon appareil photo professionnel, et le carnet s’est avéré être un parfait compagnon. J’en ai rêvé en rentrant, me disant « waouw, ce serait génial de guider des personnes dans cette aventure », et Justine, Latchodrom est venue à moi quelques mois plus tard avec cette idée.

L’échappée sur le chemin de Stevenson a eu lieu du 23 au 28 avril, j’en suis ravie, car ce chemin m’a profondément marquée en tant que femme, en tant qu’artiste. Nous avons exploré la pratique du carnet de voyage, de la marche en silence, de l’écriture intuitive…c’était une fabuleuse aventure entre femmes, que nous réitérons en 2023


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Il me semble que " l'image " au sens large occupe une grande place dans ta vie...que ce soit à travers la photographie ou le dessin...Peux-tu nous expliquer ce que tu recherches et ce qui t'attire profondément dans la création d'images ?

Je fonctionne beaucoup à l’instinct, je crée vraiment avec mes tripes. Pour ceux et celles qui m’ont déjà vu en séance photo, je suis un peu comme une louve qui cherche à manger aux alentours, sauf que ce que je cherche ce sont les lieux particuliers, la lumière qui va m’appeler à faire une photo ici, plutôt que là. Je traîne mes yeux partout, en parlant à la personne, à la recherche de ce quelque chose, qui va me dire « c’est ici » « c’est cet arbre » « c’est ce regard » que je vais photographier, dessiner...

Je cherche à déceler et immortaliser dans le quotidien, que ce soit dans une forêt ou dans un visage, la magie, la beauté pure. Au fond, je pense que j’accumule ces pépites de beauté pour me rappeler que le monde est vraiment beau, que le beau est partout. Pour me rassurer, entretenir cet espoir innocent en moi. Notamment l’espoir d’un lien vertueux entre l’être humain et la nature.

(Fun fact : j’ai la planète Mars, qui représente l’action, le travail, en Poissons, ce qui est assez typique de la profession de photographe. Le Poissons c’est la confiance dans le grand Tout, l’artiste inspiré par le divin, l’illusion aussi…!)



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Tu as déjà rempli une dizaine de carnets...Quel rapport entretiens-tu avec cet objet ? Que représente-t-il pour toi ? Qu'est-ce que la pratique du carnet t'apporte ?

Aujourd’hui, mes multiples carnets sont mes petits trésors, des souvenirs palpables, les témoins de mon évolution, de mes divagations… J’en ai trouvé milles usages : un carnet pour le tirage d’oracles, un pour une formation d’astrologie, un autre pour ce que je vis pendant des retraites de femmes, un autre pour un voyage bien précis, un dédié à l’écriture intuitive… Ils m’aident à me souvenir du beau, à créer du lien aussi en voyage avec les locaux, à raconter autrement que par la photographie, à me poser dans un espace méditatif ( rien de tel pour calmer le mental que voir les pigments s’étaler sur une page blanche pour moi ! )



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Veux-tu nous parler de l'un d'eux en particulier ?

C’est un carnet qui a été fait en Inde, acheté à l’exposition d’une artiste que j’aime beaucoup, Stéphanie Ledoux.

Je l’ai commencé en novembre 2020, et finit environ 1 an plus tard.

J’ai envie de vous parler de celui ci, car il représente mon type de carnet favori : je l’ai traîné un peu partout, durant des petits voyages, quand j’allais voir une amie qui a dessiné dessus, à la montagne, à la mer… Il a enregistré 1 an de paysages extérieurs et intérieurs : la fin d’une relation amoureuse, le début d’une autre, la naissance de mon neveu, la mort de mon papy, l’échappée guidée à Arles avec Latchodrom, un stage de tantra… Bref, il est rythmé par toutes ces émotions (colère, apaisement, tristesse, joie, gratitude…), toutes ces expériences de vie qui m’ont marquées, les petites qui semblent insignifiantes, les plus challengeantes et les plus belles.



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À travers ta pratique artistique et tes diverses transmissions, j'ai l'impression qu'il est sans cesse question de " Regards " : Regarder le monde, regarder l'autre, se regarder soi-même...etc Qu'en penses-tu ?

Je crois que j’ai senti très tôt dans ma vie, le fameux proverbe « La beauté est dans l’oeil de celui qui regarde ». J’ai toujours eu une capacité énorme à m’émerveiller de rien, de l’oiseau qui passe à ma fenêtre, des couleurs des scarabées, des mains fripés de mes grands-parents. J’ai la chance aussi d’avoir grandi dans une famille qui cultivait ce rapport à l’image : mon grand-père faisait toujours des albums photo des vacances en faisant développer ses photos. Il écrivait minutieusement les lieux et les dates à côté de l'image.

La photographie est aussi concrètement le seul objet qui m’a permis de mettre un visage sur mon père : il est mort quand j’étais encore bébé, et la seule chose comme information palpable que j’ai est quelques images de lui. Son regard face à l’appareil sur une vieille photo me permettait enfin de connecter avec lui au delà du temps. Ca m’a aidé dans ma quête d’identité, pour savoir qui j’étais, d’où je venais.

Le regard que nous portons sur nous est une question qui me touche aussi beaucoup : j’ai pris beaucoup de femmes en photo, notamment des photos de nu, leur réaction face à l’image à la fin du shooting est parfois si forte, si extrême.

Pour les pratiques autour du carnet, je sens encore beaucoup de résistances et de jugements quand je propose aux personnes de dessiner simplement, de peindre. Leur regard si dur sur leur création les bloquent complètement.

Notre regard peut à la fois être notre plus grand bourreau et se transformer en un cadeau pour le monde, pour le futur et les enfants à venir, un témoignage de regards croisés (le photographe, le photographié, celui.celle qui regard des années plus tard). C’est en réalité une affaire de choix (où je regarde, comment je regarde ?…) et ça me passionne tant que c’est le coeur de ma vie.


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Aurais-tu un conseil à donner aux personnes souhaitant commencer un carnet et en particulier un carnet de voyage ?

Faîtes simple : un crayon à papier, 3 crayons de couleur, 1 feutre noir, un stylo pour écrire et un carnet que vous aimez. Plus ce sera simple, plus vous allez transporter ce carnet et ce matériel avec vous. Et plus un carnet est proche de vous et vous suit, et plus on a envie de le remplir, d’immortaliser ce qu’on vit.

Et surtout : on n'a pas besoin de faire un grand voyage pour pratiquer avec un carnet, le coin de la rue, le café du coin, voir une amie, lui proposer de dessiner dedans, écrire à la pause café au boulot, c’est génial aussi. Le point clé pour moi est l’authenticité.



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Quelles sont tes principales sources d'inspiration et pourquoi ?

En terme d’artistes, je pense à Stéphanie Ledoux (citée plus haut) et Philippe Bichon. Tous deux sont très humbles et humanistes. J’ai eu la chance de feuilleter leurs carnets de voyage au RDV du carnet de voyage, et c’était un pur bonheur.

Mais surtout, au delà des personnes, je dirai la musique. Je traite toujours mes photos avec de la musique, je dessine, j’écris toujours avec de la musique. En voyage, sur le terrain, je me laisse bercer par la musique du lieu, les chants des oiseaux, les conversations des personnes pas loin. J’ai besoin de m’immerger dans une ambiance sonore pour créer et donner de la place à mes émotions.


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Tu as déjà en ta possession un carnet En Corymbe, comment l'utilises-tu ? En es-tu satisfaite ? (ça c'est surtout pour moi ahaha)

Comme 5 autres carnets, il attend son heure. J’ai un rituel un peu particulier, quand je finis un carnet, je choisis le suivant parmi mon petit stock. Je laisse faire mon intuition, je les touche tous, je les ressens et je choisis celui dont l’heure est venue :) (mais sinon, oui, je trouve ce carnet vraiment beau, j’attends juste le bon moment ;))


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Si Fle pouvait créer le carnet idéal pour Hélène Gadoury, à quoi ressemblerait-il ?

Il serait à la fois solide et suffisamment souple pour « pouvoir vivre ». Il n’aurait pas un style trop marqué pour pouvoir me l’approprier pleinement (couverture à personnaliser moi même par exemple). Il aurait du papier d’environ 240g pour pouvoir peindre tranquillement dessus. Il aurait un format A5 ou A6 pour pouvoir le transporter partout avec moi. Il s’ouvrirait bien à plat pour être confortable à l’utilisation. Il aurait ce petit supplément d’âme indescriptible et très subjectif ;)


Retrouvez Hélène sur :

Son site : https://www.helenegadoury.com/ Son insta : @halouny Son livre : Filles de la Terre


Pour trouver un carnet, cliquez ici

MERCI pour votre lecture et à bientôt pour un nouveau portrait sensible !

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